L’Institut des politiques publiques (IPP) et l’Institut des politiques macroéconomiques et internationales (i-MIP) organisent le 30 juin 2025 après-midi une conférence-débat autour des grands enjeux budgétaires.
Cette rencontre a pour objectif de nourrir le débat politique dans le cadre de la préparation par l’exécutif puis la discussion par le Parlement du prochain projet loi de finances.
La conférence se tient en deux temps : la présentation et discussion des travaux par les chercheuses et chercheurs de l’IPP et de l’i-MIP, puis un débat politique sur la base de ces présentations réunissant le Président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, M. Éric Coquerel et le Rapporteur général de la commission, M. Charles de Courson.
Ce projet est mené en partenariat avec le CEPREMAP, Paris School of Economics-École d’économie de Paris et le Groupe des écoles nationales d’économie et statistique (GENES). Il a également bénéficié du soutien du programme des Investissements d’Avenir (ANR-11-IDEX-0003/Labex Ecodec/ANR-11-LABX-0047).
Quand : 30 juin 2025 de 14h à 18h30
Où : Amphithéâtre Daniel Cohen sur le campus Jourdan (48 boulevard Jourdan, 75014 Paris). En présentiel uniquement. La conférence fera l’objet d’une captation vidéo qui sera diffusée sur les réseaux sociaux des organisateurs ultérieurement.
Recevoir par mail les études (si vous ne pouvez assister à la conférence)
Programme détaillé
14h : Accueil café
14h15 : Première partie – Quelle trajectoire pour les finances publiques ?

Comment évaluer les orientations de finances publiques ?
Cette étude évalue le pilotage des finances publiques françaises à travers trois critères : la lisibilité des orientations de dépenses, la fiabilité des outils de prévision et la crédibilité des trajectoires à moyen terme. Partant de l’actualité politique récente avec l’annonce gouvernementale d’un effort budgétaire de 40 milliards d’euros pour 2026, les auteurs interrogent dans un premier temps la lisibilité des orientations de dépenses et émettent des propositions de nature à rendre plus visibles les arbitrages politiques sous-jacents. Ensuite, ils proposent des pistes d’amélioration technique des modèles de prévision qui permettraient de rendre la cible annoncée pour 2026 plus précise. Enfin, les auteurs évaluent les écarts vis-à-vis des trajectoires budgétaires à moyen terme présentées dans les principaux documents budgétaires et discutent les mécanismes nationaux et européens de nature à renforcer la crédibilité des orientations pluriannuelles de finances publiques.
Auteurs :
- Laurent Bach, co-responsable du pôle entreprises à l’IPP, professeur associé de finance à l’ESSEC et membre du cercle des prévisionnistes
- Octave de Brouwer, économiste senior à l’IPP
- Paul Dutronc-Postel, responsable du pôle environnement de l’IPP

Réduire la dette de la France : enjeux macroéconomiques et distributifs
Pour stabiliser la dette publique à 117,2% du PIB à l’horizon de 2029, le gouvernement prépare un programme de consolidation budgétaire annoncé comme reposant principalement sur de fortes réductions des dépenses publiques. L’étude évalue, dans le cadre d’un modèle d’équilibre général stochastique de type nouveau keynésien, si ce programme peut atteindre son objectif de stabilisation sans avoir besoin d’une conjoncture excessivement favorable, compte tenu des multiplicateurs budgétaires du modèle. Les auteurs montrent que ce programme budgétaire, s’il était encadré dans une règle budgétaire corrigeant automatiquement les déviations de la dette de sa trajectoire-cible, réduirait davantage la dette et le risque de dérapage de son niveau en cas d’une mauvaise conjoncture. L’évaluation quantifie le coût en points de PIB du plan de consolidation, ainsi que l’augmentation induite des inégalités. Des scénarios alternatifs faisant les mêmes économies sur les cinq prochaines années sont étudiés au regard de leur performance en termes de croissance et d’inégalités pour identifier les meilleures pistes de réduction des dépenses publiques.
Auteurs :
- François Langot, directeur adjoint de l’i-MIP, professeur à l’université du Mans
- Jocelyn Maillard, économiste à l’i-MIP
- Selma Malmberg, économiste à l’i-MIP
- Fabien Tripier, économiste à l’i-MIP, professeur à l’université Paris Dauphine – PSL, directeur du programme « nouveaux modèles quantitatifs de la macroéconomie » à l’i-MIP
- Jean-Olivier Hairault, économiste à l’i-MIP, directeur de PSE, professeur à PSE

Budget 2025 et perspectives 2026: effets redistributifs et budgétaires des mesures socio-fiscales en faveur des ménages
L’effort de consolidation budgétaire annoncé impliquera des arbitrages entre différentes mesures socio-fiscales. Au-delà de leur impact budgétaire, ces mesures peuvent engendrer d’importants effets redistributifs. Pour éclairer les arbitrages possibles, cette étude présente le cadre fixé par l’actuelle loi de finances, et plus particulièrement la contribution différentielle sur les hauts revenus. Les auteurs proposent ensuite une analyse des effets budgétaires et redistributifs de différentes mesures (hausse de la TVA, hausse de la CSG, hausse des taux d’impôt sur le revenu, abaissement des seuils d’impôt sur le revenu, suppression de l’abattement fiscal sur les retraites, gel de la revalorisation des retraites…) qui prend en compte l’imbrication des dispositifs socio-fiscaux.
Auteurs :
- Hervé Darricau, économiste junior à l’IPP
- Sylvain Duchesne, économiste junior à l’IPP
- Bertrand Garbinti, enseignant chercheur à l’ENSAE – CREST, responsable du pôle Fiscalité des ménages à l’IPP
- Lola Josseran, économiste junior à l’IPP
- Fabian Reutzel, économiste senior à l’IPP
Questions-réponses avec la salle
Pause café
15h45 : Seconde partie – Quels enjeux budgétaires à court et moyen terme ? Quelques éclairages thématiques

L’impact de la guerre commerciale sur les perspectives macroéconomiques
La résurgence du protectionnisme et la conduite des négociations commerciales par la nouvelle administration américaine modifient profondément l’environnement international des politiques macroéconomiques. D’une part, le droit de douane uniforme imposé par les Etats-Unis à l’ensemble de leurs partenaires commerciaux (sauf la Chine, plus pénalisée) et les droits sur les automobiles et l’acier sont probablement là de façon durable. Ces frictions dans le commerce international vont affecter les flux commerciaux et les chaînes de valeur internationales. D’autre part, les annonces répétées et contradictoires créent un climat d’incertitude ajoutant à ces frictions à caractère plus permanent. L’i-MIP a quantifié l’impact de ces deux chocs sur l’économie française en combinant son modèle structurel de commerce international multisectoriel et multi-pays, SNOW, avec le modèle macroéconomique CepreHANK.
Auteurs :
- Lionel Fontagné, directeur de l’i-MIP
- Julian Hinz, Kiel Institute et chercheur associé à l’i-MIP
- François Langot, directeur adjoint de l’i-MIP, professeur à l’université du Mans
- Mathieu Parenti, économiste à l’i-MIP, directeur du programme « nouveaux modèles quantitatifs du commerce » à l’i-MIP
- Jocelyn Maillard, économiste à l’i-MIP
- Selma Malmberg, économiste à l’i-MIP
- Fabien Tripier, économiste à l’i-MIP, professeur à l’université Paris Dauphine-PSL, directeur du programme « nouveaux modèles quantitatifs de la macroéconomie » à l’i-MIP

Réformer le système français de retraite : faut-il travailler davantage?
L’allongement de l’espérance de vie impose d’adapter les paramètres du système de retraite. Cette étude examine, dans un cadre macroéconomique d’équilibre général permettant d’analyser les conséquences en termes de croissance et de bien-être, y compris dans la transition, les trois alternatives possibles (hausse des cotisations, baisse des pensions, report de l’âge de la retraite) adaptant le système à la nouvelle donne démographique. Les auteurs réexaminent et quantifient les principaux arbitrages auxquels le système de retraite fait face, et ils mettent en évidence que le recul de l’âge de la retraite devrait être privilégié pour préserver au mieux la croissance et le bien être dans le futur.
Auteurs :
- François Langot, directeur adjoint de l’i-MIP, professeur à l’université du Mans
- Jhon-Jair Gonzalez-Pulgarin, économiste à l’i-MIP
- Thepthida Sopraseuth, économiste à l’i-MIP, professeur à CY Cergy Paris Université

Retraites des fonctionnaires d’État : faut-il changer la convention comptable ?
Les débats récents sur un supposé déficit caché du système de retraite ont mis en lumière l’impact majeur des conventions comptables qui sont retenues pour apprécier les ressources affectées au financement des retraites des fonctionnaires d’État. Les auteurs montrent dans ce chapitre que la convention comptable actuelle ne tient pas compte du déséquilibre démographique du régime et qu’elle conduit à afficher un taux de cotisation employeur très élevé, englobant en fait une subvention implicite de l’État pour couvrir ce déséquilibre. Ils proposent un cadre comptable corrigé qui sépare la cotisation employeur de cette subvention implicite afin de rendre transparente la réalité des ressources affectées aux dépenses de retraites.
L’enjeu dépasse la seule question des retraites et affecte la répartition du budget de l’État: ces conventions comptables jouent en effet sur l’estimation du coût salarial des fonctionnaires, et donc sur l’ensemble des postes de dépenses publiques.
Auteurs :
- Patrick Aubert, économiste senior à l’IPP
- Maïlys Pedrono, économiste junior à l’IPP
- Maxime Tô, responsable du pôle retraite de l’IPP et chercheur associé au Crest et à l’IFS
- Todor Tochev, économiste senior à l’IPP

Taille des classes et inégalités territoriales : quelle stratégie face à la baisse démographique ?
La baisse continue de la natalité en France depuis 2010 entraîne une diminution marquée des effectifs d’élèves dans le premier degré, qui se prolongera pendant au moins une décennie. Dans un contexte de contraintes sur les finances publiques, cette évolution pose la question d’un ajustement de la dépense éducative : faut-il réduire le nombre d’enseignants pour réaliser des économies budgétaires, ou saisir cette opportunité pour améliorer les conditions d’apprentissage en réduisant la taille des classes ?
Ce chapitre explore les enjeux de ce choix à partir de données détaillées et de simulations prospectives. L’étude met en lumière les arbitrages économiques associés à différents scénarios de gestion des effectifs enseignants, et souligne les risques d’accentuation des disparités territoriales en matière de taille des classes si l’allocation des enseignants pas l’objet d’une planification coordonnée.
Auteurs :
- Pauline Charousset, économiste senior à l’IPP
- Julien Grenet, directeur de recherche au CNRS, professeur à l’École d’économie de Paris et responsable du pôle Éducation à l’IPP
- Nina Guyon, maîtresse de conférences à l’ENS-PSL, professeure à l’École d’économie de Paris et économiste senior à l’IPP
- Youssef Souidi, économiste senior à l’IPP, chercheur affilié au CREST
Questions-réponses avec la salle
Pause café
17h30 : Troisième partie – Débat politique
En présence de :
- Éric Coquerel, Président de la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale
- Charles de Courson, Rapporteur général de la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale
Table ronde animée par Tiphaine de Rocquigny.
Questions-réponses avec la salle puis cocktail