Paris, 16 mars 2018
Les pays les plus inégalitaires sont aussi ceux où les écarts de performance entre filles et garçons en mathématiques sont les plus élevés.
Les écarts de performance moyenne entre filles et garçons en mathématiques sont proches de zéro dans les pays développés. En revanche, les filles demeurent fortement sous-représentées parmi les 10% des élèves les meilleurs. Dans les pays de l’OCDE, il y a 7 filles pour 10 garçons parmi les élèves ayant des niveaux de performance considérés comme élevés en mathématiques, niveaux permettant de poursuivre des études scientifiques de haut niveau et d’accéder ainsi, assez largement, aux postes les mieux rémunérés et les plus hauts placés. Cette proportion de 7 pour 10 se retrouve également en sciences. Elle est, en revanche, inversée – 7 garçons pour 10 filles – en ce qui concerne les évaluations littéraires. Serait-ce simplement un phénomène de prédispositions spécifiques, les garçons ayant un esprit plus scientifique et les filles un esprit plus littéraire ?
L’article publié le 16 mars dans la revue Science par Thomas Breda, Elyès Jouini et Clotilde Napp, des chercheurs de Paris School of Economics, de l’université Paris-Dauphine et du CNRS (1), éclaire ce débat d’un jour nouveau.
En utilisant les données de cinq vagues successives de PISA (de 2003 à 2015, plus de 2 millions d’élèves de 15 ans dans près de 70 pays), ils montrent que la sous-représentation des filles parmi les meilleurs élèves en mathématiques ou en sciences est plus marquée dans les pays plus inégalitaires. Cette relation est valable sur un large échantillon de pays et pour un large éventail d’inégalités sociétales qui ne sont pas directement liées au genre, comme les inégalités de revenu ou les inégalités du système éducatif. Elle s’observe également de façon dynamique : c’est dans les pays où les inégalités de revenus augmentent le moins que les écarts en maths ont évolué le plus en faveur des filles entre 2003 et 2015.
De tels résultats suggèrent que les différences de performance entre les sexes en mathématiques sont une forme d’inégalité sociale qui peut être réduite par des institutions susceptibles de rendre les systèmes éducatifs plus inclusifs et équitables.
(1) Thomas Breda est chargé de recherche CNRS au laboratoire Paris Jourdan sciences économiques (CNRS/EHESS/ENS Paris/Ecole des ponts Paristech/Inra/Université Panthéon-Sorbonne) basé à la Paris School of Economics, Elyès Jouini est professeur des universités à l’université Paris Dauphine au Centre de recherches en mathématiques de la décision (CNRS/Université Paris Dauphine) et Clotilde Napp, est directrice de recherche CNRS au laboratoire Dauphine recherches en management (CNRS/Université Paris Dauphine).
En savoir plus
- « Societal inequalities amplify gender gaps in math », Thomas Breda, Elyès Jouini, Clotilde Napp. Science, 16 mars 2018
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