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La réforme des rythmes scolaires : un révélateur des inégalités présentes sur le marché du travail ?

Note IPP n°26

Avril 2017

Auteurs : Emma Duchini et Clémentine Van Effenterre

Contacts : c.vaneffenterre@psemail.eu, duchini.emma@gmail.com

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Résumé :

La réforme des rythmes scolaires de 2013, qui a réalloué une demi-journée de classe au mercredi matin pour les élèves scolarisés en maternelle et à l’école élémentaire, est une petite révolution dans l’organisation des temps sociaux. Cette note montre que les horaires à l’école n’ont pas seulement un impact sur le rythme d’apprentissage des enfants, mais influencent également les décisions d’offre de travail des femmes. L’organisation des temps scolaires est un révélateur de deux types d’inégalités présentes sur le marché du travail : inégalités entre femmes et hommes, et inégalités entre femmes diplômées et non diplômées. Avant l’introduction de la réforme des rythmes scolaires, les femmes dont le plus jeune enfant était en âge d’aller à l’école élémentaire étaient deux fois plus nombreuses que les hommes à ne pas travailler le mercredi, et donc à adapter leur activité professionnelle à la présence des enfants. Par ailleurs, la décision de travailler ou non le mercredi était corrélée au niveau de diplôme, les femmes diplômées du supérieur étant moins nombreuses à travailler le mercredi que les femmes non diplômées, alors même qu’elles travaillent plus d’heures en moyenne par semaine. La réorganisation des temps scolaires prévue par la réforme de 2013 a entraîné une réorganisation du temps de travail des femmes : si la réforme n’a pas eu pour effet à court terme d’accroître le nombre d’heures travaillées par semaine, elle a permis à un plus grand nombre de femmes de travailler le mercredi, entraînant, en moins de deux ans, une réduction de 15 % de leur différentiel de participation ce jour de la semaine par rapport aux hommes.

Points clés :

  • L’emploi du temps des enfants influence directement l’allocation du temps de travail des femmes, mais pas celle des hommes.
  • Atteindre un emploi du temps flexible n’est pas permis à toutes les femmes : avant 2013, les femmes diplômées du supérieur étaient davantage en mesure de ne pas travailler le mercredi que les non-diplômées du supérieur (45 % contre 41 %), alors même que leur durée de travail hebdomadaire était plus importante (36 heures contre 33 heures).
  • La réforme des rythmes scolaires a permis aux femmes de réallouer leur temps de travail : sans accroître le nombre d’heures travaillées par semaine, elle a entraîné une augmentation de la proportion de femmes travaillant le mercredi, réduisant de 15 % l’écart de participation entre les femmes et les hommes ce jour de la semaine.

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