Rapport IPP n°57

Mixité résidentielle et logement social

Présentation

Ce rapport analyse la mixité sociale résidentielle en France métropolitaine à partir d’un indicateur synthétique, l’IPS logement, mesurant la position sociale des ménages selon leurs revenus et leur composition. La question du droit au logement, qui est une autre question cruciale, n’est donc pas traitée ici. La présente étude met en évidence une ségrégation sociale persistante entre les parcs social et privé, mais aussi au sein de ces derniers, notamment entre communes d’un même territoire intercommunal (EPCI). Le logement social, bien que plus homogène et moins ségrégé pour les ménages les plus modestes, reste concentré dans certains quartiers ou communes, en particulier dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Si la ségrégation a diminué dans le parc social entre 2016 et 2022, elle demeure forte entre territoires. Le rapport souligne la nécessité d’une meilleure répartition géographique des logements sociaux et des ménages de différents profils sociaux pour renforcer la mixité et réduire les inégalités territoriales.

 

Résultats clés

  • Construction d’un Indicateur de Position Social (IPS) pour le logement : il est défini comme la somme des revenus liés à l’activité économique de tous les individus du ménage, rapportée au nombre d’unités de consommation du ménage.
  • La ségrégation sociale globale des ménages entre quartiers, mesurée à partir de leur IPS, est assez stable dans le temps. En 2022, 16,6 % de la variation de l’IPS des ménages de notre échantillon s’explique par leur quartier de résidence, contre 16,5 % en 2016.
  • La ségrégation sociale entre quartiers au sein du seul parc social est légèrement plus faible, et a diminué de 18,8 % entre 2016 et 2022, passant de 16,5 % à 13,1 %.
  • Plus d’un quart de la ségrégation des ménages en termes d’IPS s’explique par de la ségrégation entre communes au sein d’une même communauté de communes (EPCI). Pour les ménages les plus précaires, la ségrégation entre communes d’un EPCI explique jusqu’à 30 % de la ségrégation totale.
  • La répartition géographique des logements sociaux sur le territoire est de plus en plus homogène au cours du temps, mais le niveau de ségrégation du logement social sur le territoire reste élevé, avec des différences importantes entre communes au sein des mêmes EPCI.
  • Au niveau local, la ségrégation sociale des ménages au sein du parc social reste élevée entre territoires, mais elle est moins prononcée qu’au sein du parc privé.

Lire la synthèse

Lire le rapport (version soumise à discussion)

Autrices

  • Nina Guyon
  • Camille Hémet
  • Katarina Milanović

Partenaire

Ce travail a bénéficié d’un financement de la Fédération des Entreprises Sociales pour l’Habitat (ESH).

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