Note IPP n°13
Octobre 2014
Auteurs : Son Thierry Ly, Eric Maurin, Arnaud Riegert
Contacts: stly@pse.ens.fr, arnaud.riegert@ens.fr
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La constitution des classes nuit-elle à la mixité sociale et scolaire ? Ségrégation « passive » et ségrégation « active » dans les collèges et lycées d’Île-de-France
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Résumé:
Les fortes disparités économiques et sociales en Île-de-France se traduisent par des inégalités scolaires entre les territoires de la région. Ces inégalités, en grande partie extérieures au système éducatif, limitent la capacité des chefs d’établissement à favoriser la mixité dans leurs établissements.
Au-delà de ces contraintes structurelles, les établissements eux-mêmes contribuent à la ségrégation sociale et scolaire, par leurs pratiques de constitution des classes qui renforcent ces disparités au sein même d’un établissement. Cette ségrégation intra-établissement est comparable à la ségrégation que l’on observe entre les différents établissements scolaires d’une commune donnée.
La plus grande partie de cette ségrégation interne aux établissements s’explique par le hasard, qui ne crée pas « naturellement » un équilibre parfait entre les classes. Une politique active des chefs d’établissements pour équilibrer les classes permettrait de réduire significativement les niveaux de ségrégation.
Il faut cependant noter qu’au-delà de cette ségrégation « passive », 15 à 20 % des établissements procèdent à une ségrégation « active » en regroupant les élèves en fonction de leurs options. Ce phénomène s’observe en majorité dans des communes plus riches que la moyenne et où les établissements publics sont en concurrence avec des établissements du secteur privé.
Points clés:
- En moyenne en Île-de-France, un élève de milieu favorisé compte dans sa classe 13 élèves de milieu favorisé alors qu’un élève de milieu non-favorisé n’en compte que 6.
- Au sein d’une commune, la ségrégation entre classes d’un même établissement compte pour un tiers de la ségrégation totale entre toutes les classes de tous les établissements de la commune.
- Entre 70 et 85 % de la ségrégation entre classes s’explique simplement par le hasard de la constitution des classes. La ségrégation qui ne s’explique pas par le hasard provient en grande partie du regroupement d’élèves en fonction de leurs options. Ce phénomène est particulièrement présent dans les établissements publics les plus exposés à la concurrence du secteur d’enseignement privé.
Supports complémentaires
>> Le rapport complet de cette étude est également disponible en ligne: La mixité sociale et scolaire en Île-de-France : le rôle des établissements
Reprises presse
- Le Monde, « A l’école, le hasard ne crée jamais de mixité » – 1 juillet 2014
- La Croix, « Pour éviter la ségrégation scolaire, il faut davantage équilibrer la composition des classes » – 5 novembre 2014
- Alternatives Economiques, « Education: ségrégation au sein des établissements » – Décembre 2014
- Télérama, « Ecole : ma mixité va craquer », par M. Belpois – 31 août 2015
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