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Présentation
Le prix d’une consultation chez un médecin généraliste conventionné en secteur 1 a été augmenté de 23 à 25 euros au 1 er mai 2017. Cette hausse de prix a été décidée par l’Assurance Maladie en accord avec les représentants des médecins, à l’issue de la Convention médicale d’août 2016, afin d’aligner progressivement les honoraires médicaux sur ceux des pays comparables de l’OCDE. Cette « expérience naturelle » permet d’évaluer l’impact causal d’une augmentation des tarifs médicaux sur un ensemble d’indicateurs relatifs à l’offre de soins. Les résultats suggèrent que la hausse des tarifs n’a que peu affecté la fréquence à laquelle les patients se rendent chez leur généraliste, mais qu’elle a conduit les praticiens concernés à voir davantage de patients chaque mois, en augmentant tant le nombre de patients vus chaque jour que le nombre de jours travaillés par mois. L’impact de cette mesure est particulièrement prononcé pour les médecins de moins de 40 ans. On observe par ailleurs une baisse des prescriptions de médicaments par patient, en moyenne, après la revalorisation tarifaire. Si la mesure a certes coûté davantage à l’Assurance Maladie, ce surcroît de dépenses résulte de la seule augmentation du nombre de patients : de légères économies ont été réalisées au niveau de chaque patient.
Résultats clés
- Au 1er mai 2017, la consultation chez les médecins généralistes libéraux conventionnés en secteur 1 passe de 23 à 25 euros.
- Suite à cette revalorisation tarifaire de 8,7 %, les praticiens concernés voient leur activité mensuelle, mesurée en nombre de consultations, augmenter en moyenne de 7 à 10 %, soit une élasticité de l’offre de soins à sa rémunération d’environ 1.
- Cette hausse provient presque exclusivement d’une augmentation du nombre de patients (+11 % en moyenne), et non d’un changement dans la fréquence des consultations.
- La hausse du nombre de patients résulte autant d’une augmentation du nombre de patients vus quotidiennement (de l’ordre de +5 %, en moyenne) que d’un accroissement de l’offre de travail des médecins (+4 %, en moyenne).
- Les prescriptions de médicaments rapportées au nombre de patients ont diminué de 4,5 % en moyenne.
- Le coût mécanique de la mesure pour l’Assurance Maladie s’est élevé à 500 millions d’euros de frais d’honoraires et 400 millions d’euros de remboursements de médicaments supplémentaires. La réaction comportementale des médecins, en termes de hausse d’activité, aurait dû conduire à un doublement de ces dépenses d’honoraires, mais elle a été compensée par la tendance à la baisse de l’offre de soins sur la période
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Auteurs
- Philippe Choné est professeur à l’ENSAE Paris et chercheur au CREST.
- Lionel Wilner est chercheur au CREST


