Note IPP n°88 - Février 2023

La réforme d’Affelnet-lycée à Paris : une mixité sociale et scolaire en forte progression dans les lycées publics

Note IPP n°88 Février 2023

 

Auteurs : Pauline Charousset et Julien Grenet

 

Présentation :

À l’heure où le ministère de l’Éducation nationale réfléchit aux leviers qui pourraient être mobilisés pour faire progresser la mixité sociale et scolaire au collège et au lycée, la réforme de la procédure Affelnet-lycée à Paris offre un exemple concret de mise en oeuvre de cet objectif à grande échelle. À la rentrée 2021, cette procédure automatisée d’affectation des élèves aux lycées publics a été réformée en profondeur pour tenter de rééquilibrer la composition sociale et le niveau scolaire moyen des élèves admis dans les lycées de la capitale. Pour atteindre cet objectif tout en garantissant aux élèves de pouvoir être affectés dans un établissement situé à une distance raisonnable de leur domicile, une nouvelle sectorisation des lycées a été mise en place et le barème qui détermine les priorités des élèves a été modifié pour tenir compte de l’indice de position sociale (IPS) de leur collège d’origine. Les analyses proposées dans cette note montrent qu’en l’espace de deux ans, la réforme d’Affelnet a permis de faire reculer de 30 à 40 % la ségrégation sociale et scolaire entre les lycées généraux et technologiques publics de la capitale. Ces évolutions se heurtent cependant à plusieurs obstacles structurels qui freinent les progrès de la mixité dans les lycées parisiens, à commencer par l’absence d’intégration à Affelnet des établissements privés sous contrat.

 

Enseignements clés :

  • Pour renforcer la mixité sociale et scolaire dans les lycées publics de la capitale, l’académie de Paris a mis en place à la rentrée 2021 une nouvelle sectorisation des lycées et introduit dans la procédure Affelnet un nouveau bonus d’affectation qui tient compte de l’indice de position sociale (IPS) du collège d’origine des élèves.
  • En l’espace de deux ans, la réforme a entraîné une diminution de 39 % de la ségrégation sociale entre les lycées généraux et technologiques publics, et une diminution de 30 % de leur ségrégation scolaire par rapport aux niveaux constatés en 2019.
  • À court terme, la réforme n’a pas entraîné de « fuite » vers le privé: on ne constate pas de dégradation significative de la composition sociale ou des performances scolaires moyennes des élèves des lycées publics par rapport à ceux du privé.
  • Plusieurs freins limitent cependant la capacité d’Affelnet à atteindre pleinement les objectifs qui lui ont été assignés: le caractère insuffisamment mixte du secteur de recrutement de certains lycées, le statut dérogatoire de certaines formations et, surtout, le fait que les lycées privés sous contrat ne soient pas intégrés à la procédure.

 

 

logo-pdf-min

Télécharger la note

 

Recevoir les futures publications de l’IPP sur ce thème

 

Remerciements :

Cette note a bénéficié du soutien du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Les auteurs remercient les équipes du rectorat de Paris et de la DEPP d’avoir mis à disposition les données mobilisées.

Les analyses proposées dans cette note sont sous la seule responsabilité des auteurs et ne peuvent être attribuées ni à l’académie de Paris, ni au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.