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Quels enjeux derrière la nouvelle présentation des projections de soutenabilité financière du système de retraites par le COR ?

Le Conseil d’orientation des retraites publiera ce jeudi 13 juin 2024 son rapport annuel. Ce rapport comportera une nouvelle présentation des projections de soutenabilité financière du système de retraites, qui alimentent le débat public et sur lesquelles sont élaborées les propositions de réformes de tous bords politiques. Ces projections correspondent notamment à différentes hypothèses de croissance économique à moyen-long terme. La nouveauté,apportée en réponse aux critiques formulées lors de la précédente réforme des retraites de 2023 notamment, consistera à distinguer un scénario de référence parmi les différents scénarios économiques présentés et simulés dans une fourchette entre +0,4 % et +1,3 % de croissance de la productivité par an en réel.

Dans un premier billet de blog, Patrick Aubert analyse ce que cette nouvelle présentation changera dans le diagnostic porté sur la  soutenabilité du système mais également quelles interprétations et quels débats en découleront.

>> Lire le premier billet intitulé Le Conseil d’orientation des retraites va dorénavant publier ses projections en mettant en avant un scénario de référence : quel changement en attendre ?

Dans un second billet de blog, davantage prospectif, Patrick Aubert explique ce qui rend structurellement notre système actuel de retraites (et donc les débats réguliers autour de sa réforme) si dépendant de ces perspectives de croissance et invite à dépasser ce cadre conceptuel de débat en resituant la focale sur les objectifs politiques d’un système de retraite par répartition. 

Selon l’auteur, le débat public et politique devrait porter sur le partage à la fois des temps de vie (par le choix d’un âge effectif de départ à la retraite, qui détermine le partage entre temps d’activité et temps de retraite) et des revenus (par les choix d’un niveau de contribution et d’un niveau de retraite, tous deux exprimés relativement au revenu d’activité, qui déterminent le partage entre le revenu net des contributions au moment de la carrière et le revenu différé pendant la retraite). Ces normes définies, le pilotage du système pourrait fixer, sous la forme de trajectoires, des cibles explicites, c’est-à-dire quantifiées, pour les trois paramètres macroéconomiques que sont le taux de prélèvement global, le niveau moyen des retraites (relativement au revenu d’activité moyen), et la part de la durée moyenne de retraite dans l’espérance de vie. 

Fixer de telles trajectoires-cibles ne nécessiterait in fine pas de choisir préalablement un scénario de référence sur lequel appuyer le raisonnement. Cela aurait le mérite de recentrer le débat sur le véritable enjeu social derrière les discussions sur les hypothèses économiques, à savoir celui du niveau que l’on souhaite cibler pour les pensions de retraite.

>> Lire le second billet intitulé Quelles orientations pour les retraites après la publication du nouveau rapport annuel du COR ?

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