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(Note IPP n°76) Discrimination à l’embauche des personnes d’origine supposée maghrébine : quels enseignements d’une grande étude par testing ?

L’Institut des politiques publiques (PSE/GENES) publie ce jour une Note (n°76) sur la discrimination à l’embauche des personnes d’origine supposée maghrébine.

Contacts : nicolas.jacquemet@univ-paris1.fr et roland.rathelot@ensae.fr

Cette étude est le fruit d’une collaboration entre la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques – Mission d’Animation de la Recherche (Dares-MAR), l’Institut des politiques publiques (IPP) et l’Inter Service Migrants – Centre d’Observation et de Recherche sur l’Urbain et ses Mutation (ISM CORUM). Cette étude a bénéficié du soutien financier de la Dares.

Télécharger la Note IPP n°76 : « Discrimination à l’embauche des personnes d’origine supposée magrhébine : quels enseignements d’une grande étude par testing ?«

Résumé :

De nombreuses études montrent que les Français issus de l’immigration maghrébine se heurtent à des difficultés importantes sur le marché du travail, et ce dès la première étape de recrutement. Les résultats d’un testing récent et de grande ampleur le confirment. La discrimination à l’embauche selon l’origine supposée reste élevée et un élément majeur du marché du travail en France. En moyenne, à qualité comparable, les candidatures dont l’identité suggère une origine maghrébine ont 31,5 % de chances de moins d’être contactées par les recruteurs que celles portant un prénom et nom d’origine française. Si les discriminations liées à l’origine supposée sont fortes et persistantes, elles sont plus faibles, sans s’effacer, parmi les salariés les plus qualifiés. Ces résultats ne varient pas sensiblement entre les femmes et les hommes.

Points clefs de l’étude :

  • 9 600 candidatures ont été envoyées en réponse à 2 400 offres d’emploi publiées pour 11 catégories de métiers différents. Le sexe et l’identité (prénom et nom) des candidatures ont été aléatoirement attribués afin de mesurer la discrimination à l’embauche selon le sexe et l’origine supposée.
  • Pour recevoir le même nombre de réponses positives, une personne dont le prénom et le nom sont à consonance maghrébine doit envoyer en moyenne 1,5 fois plus de candidatures qu’une personne ayant le même profil mais dont le prénom et le nom sont à consonance française.
  • La discrimination est environ deux fois plus forte dans les métiers peu qualifiés en comparaison de celle observée dans les métiers qualifiés.
  • La discrimination selon l’origine supposée concerne aussi bien les candidatures masculines que les candidatures féminines et varie peu en fonction du sexe, et ce quelle que soit la situation familiale indiquée sur la candidature.

Auteurs (liste complète) :

Dares-MAR : Émilie Arnoult (CEET-Lirsa), Marie Ruault, Emmanuel Valat (Université Gustave Eiffel, ERUDITE) et Pierre Villedieu (Sciences-Po, LIEPP).

Chercheurs IPP : Thomas Breda (PSE, IPP), Nicolas Jacquemet (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, PSE), Morgane Laouenan (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LIEPP), Roland Rathelot (Crest), Mirna Safi (Sciences-Po, LIEPP) et Joyce Sultan Parraud (IPP).

ISM-CORUM : Amélie Allegre, Anna Bagramova, Frédérique Bouvier, Fabrice Foroni, Sara Ftoh Fennane, Isabelle Huet, Bianka Kozma, Amine Medaghri Alaoui et Elshaday Tekle.

Cette étude est le fruit d’une collaboration entre la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques – Mission d’Animation de la Recherche (Dares-MAR), l’Institut des politiques publiques (IPP) et l’Inter Service Migrants – Centre d’Observation et de Recherche sur l’Urbain et ses Mutation (ISM CORUM). Cette étude a bénéficié du soutien financier de la Dares.