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(Note IPP n°77) Cartographie de la perte d’autonomie des personnes âgées

L’Institut des politiques publiques (PSE/GENES) publie ce jour une Note (n°77) sur la perte d’autonomie des personnes âgées.

Contacts : amelie.carrere@ipp.eu

Télécharger la Note IPP n°77 : « Cartographie de la perte d’autonomie des personnes âgées«

Résumé : La question des différences de perte d’autonomie entre les départements est essentielle puisque ceux-ci sont chefs de file de l’action sociale auprès des personnes âgées. Pour la première fois, grâce à la combinaison de plusieurs sources de données, il est possible d’avoir une photographie des besoins de prise en charge des personnes âgées dans chaque département de France. Cette étude permet d’éclairer les différences de prise en charge que l’on observe entre départements au prisme des besoins de leurs administrés, et peut les aider à orienter leur politique locale pour y répondre. Contrairement aux précédentes études sur le sujet, elle ne se restreint pas à la population recevant des prestations liées à la perte d’autonomie (Abassi et al., 2020), elle inclut à la fois la population à domicile et celle en établissement (Brunel et Carrère, 2017) et elle compare plusieurs mesures de la perte d’autonomie (Larbi et Roy, 2019). Par ailleurs, elle permet de questionner les implications de la politique départementale via deux canaux : (1) la façon dont les départements mobilisent les critères d’évaluation de la perte d’autonomie, et (2) l’offre de places en établissement et les mobilités résidentielles qu’elle peut induire.

Points clefs de l’étude :

  • L’analyse de plusieurs mesures de la perte d’autonomie met en évidence des différences entre départements à la fois dans la prévalence, le type de perte d’autonomie et son apparition à des âges précoces.
  • Le Pas-de-Calais est particulièrement touché par des troubles physiques (24 % des personnes âgées de 60 ans ou plus), la Guadeloupe par des troubles cognitifs (17 %) et la Lozère par des restrictions pour se laver (13 %). Le Nord et la Seine-Saint-Denis se distinguent par des difficultés précoces (avant 75 ans).
  • Ces différences de besoin ne concordent pas complètement avec la perte d’autonomie évaluée par les conseils départementaux.
  • Les différences départementales de besoins évoluent peu lorsqu’on considère le département de résidence avant l’entrée en établissement à l’exception de quelques départements. Paris est le département pour lequel la prévalence de la perte d’autonomie diminue le plus du fait d’un exode « institutionnel ».

Autrice :
Amélie Carrère, économiste à l’Institut des politiques publiques (IPP) et chercheuse associée à l’Institut national d’études démographiques (INED)