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(Publications IPP) L’accès des femmes à la politique et au travail

8 mars 2022 – A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’Institut des politiques publiques (PSE/GENES) publie ce jour une note (n°80) sur la représentation des femmes en politique et un rapport (n°37) sur la discrimination à l’embauche selon le sexe.


Note IPP n°80 par Thomas Le Barbanchon et Julien Sauvagnat

« Compétition électorale, biais des électeurs et femmes en politique«

Résumé :

Dans le monde, à peine un quart des parlementaires sont des femmes. Malgré des progrès significatifs ces dernières années, les femmes restent largement sous-représentées parmi les élus politiques. Cette étude apporte des éléments d’explications à la sous-représentation des femmes en politique grâce à des données sur les sept dernières élections législatives françaises. D’une part, les analyses suggèrent qu’il existe un « biais » de préférence des électeurs vis-à-vis des candidats masculins. De plus, les partis politiques contribuent à reproduire la sous-représentation des femmes à des fonctions électives en présentant moins de candidates dans les circonscriptions électorales où le biais des électeurs est élevé. Pour favoriser l’accès des femmes à l’exercice politique, la Loi tendant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives de 2000, aussi appelée « Loi parité », oblige les partis politiques français à présenter 50 % de femmes parmi leurs candidats sous peine de sanctions financières. Comme attendu, l’application de cette loi a permis une progression de la part de femmes parmi les candidats. Néanmoins, elle devient relativement plus faible dans les circonscriptions où le scrutin est serré que dans celles où la majorité est plus largement obtenue. Dans ces circonscriptions « concurrentielles », le paiement d’une amende en cas de dérogation à la règle de parité s’avère plus avantageux comparativement au risque de perdre l’élection en présentant une femme plutôt qu’un homme. Cela suggère que les partis préfèrent encore mettre en avant des candidats plutôt que des candidates pour augmenter leurs chances de remporter le scrutin.

Auteurs :

Thomas Le Barbanchon est Professeur Associé d’Économie à l’Université Bocconi.

Julien Sauvagnat est Professeur Associé de Finance à l’Université Bocconi.


Rapport IPP n°37 par Thomas Breda, Nicolas Jacquemet, Morgane Laouenan, Roland Rathelot, Mirna Safi et Joyce Sultan Parraud.

« La discrimination à l’embauche selon le sexe »

Résumé :

Les inégalités sur le marché du travail entre les femmes et les hommes sont importantes : la participation des femmes reste plus faible que celle des hommes, leurs rémunérations sont inférieures en moyenne et elles connaissent des trajectoires professionnelles moins ascendantes que les hommes. La contribution des conditions d’accès à l’emploi à ces inégalités professionnelles reste encore mal connue. Les résultats issus d’études par correspondance (testings) en France suggèrent une discrimination à l’embauche à l’encontre des femmes limitée en moyenne mais qui varie selon les contextes étudiés. Le testing mené par l’Institut des politiques publiques et ISM Corum sous l’égide de la Dares permet de mesurer la discrimination à l’embauche selon le sexe dans des métiers qui varient selon leur niveau de qualification, de féminisation et de difficultés de recrutement. Cette vaste expérimentation a consisté à envoyer des CV fictifs en réponse à plusieurs milliers d’offres d’emploi dans onze métiers distincts en faisant varier les identités sur les candidatures. Ce rapport présente le protocole expérimental mis en œuvre ainsi que les principaux résultats de cette expérimentation.

Auteurs :

Thomas Breda est responsable du programme Travail de l’IPP et chercheur CNRS à l’Ecole d’Economie de Paris.

Nicolas Jacquemet est professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’École d’économie de Paris

Morgane Laouenan est chargée de recherche CNRS à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Roland Rathelot est professeur d’économie au CREST-Ensae.

Mirna Safi est professeure de sociologie à Sciences Po Paris, chercheuse à l’Observatoire Sociologique du Changement.

Joyce Sultan Parraud est économiste à l’IPP.