Dans le cadre de la grande conférence sur l’évaluation du Budget 2022, le CEPREMAP, co-organisateur de l’événement avec l’Institut des politiques publiques (PSE/GENES), présente son analyse macroéconomique de l’impact de la crise et des mesures budgétaires.
- Contact: François Langot – flangot@univ-lemans.fr (CEPREMAP)
Les autres résultats détaillés par l’IPP sont également disponibles sur ce site : l’impact sur les entreprises (par L. Bach, A. Guillouzouic Le Corff et C. Malgouyres) et l’impact sur les ménages (par P. Dutronc-Postel, B. Fabre, C. Lallemand, N. Loisel et L. Puschnig).
L’impact de la crise et des mesures budgétaires : une analyse macroéconomique
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Le choc économique de la crise sanitaire a été d’une ampleur considérable sur l’économie française, avec des pertes de PIB quatre fois plus grandes au pic de la crise en 2020 qu’après la crise financière en 2009. Mais l’originalité de ce choc sans précédent tient avant tout à l’ampleur et à la rapidité du rebond. Selon les projections du modèle du Cepremap, le niveau du PIB par tête d’avant crise sera retrouvé à la fin de 2021.
Pour mesurer la contribution des mesures exceptionnelles du gouvernement à ce rapide rebond économique, nous simulons ce qu’aurait été l’économie française en l’absence de ces mesures de soutien économique. L’impact est considérable : en l’absence de mesures exceptionnelles du gouvernement, le PIB aurait perdu sur la période l’équivalent de 40,5 % du PIB de 2020 en plus des pertes observées, la sortie de crise aurait été repoussée de 5,5 trimestres, et le ratio dette sur PIB aurait augmenté plus fortement qu’avec les mesures exceptionnelles. L’utilisation massive du chômage partiel semble avoir été payante et se révèle finalement moins coûteuse qu’une stratégie où le gouvernement aurait décidé de laisser augmenter le chômage. Le bilan de la sortie de crise se traduit par une hausse du taux d’emploi qui d’après nos projections resterait pérenne.
Les projections du modèle du Cepremap pour les années 2022 à 2025 indiquent que la croissance prend une trajectoire à un niveau plus élevé qu’observé au cours de la décennie précédente, avec un taux moyen de croissance aux alentours de 1,35 % de 2017 à 2025 contre 1,20 % en moyenne sur les années 2009 à 2017. Ces projections ne sont pas des prédictions, mais permettent de mettre en lumière le fait que la sortie de crise ne se traduit pas par des signes de croissance plus faible, contrairement à l’impact de la crise financière de 2008.