Rapport n°41 - mars 2023

Vieillir à domicile : disparités territoriales, enjeux et perspectives

dame âgée souriante et pensive

> Télécharger la synthèse

> Télécharger le rapport intégral

> Recevoir les futures publications du pôle santé et autonomie

 

 

 

Enjeux :
Les politiques publiques de l’autonomie privilégient de plus en plus le maintien à domicile pour les personnes âgées. C’est ce qu’on appelle le virage domiciliaire, par analogie avec le virage ambulatoire entamé par l’hôpital, et par opposition avec l’institutionnalisation qui repose sur l’accueil en établissement. Le scandale Orpéa a renforcé ces derniers mois les interrogations sur le modèle économique et le fonctionnement quotidien des Ehpad, et mis à nouveau en évidence la préférence des individus eux-mêmes pour le maintien à domicile.
Mais quelles sont les implications de ce virage domiciliaire alors même que les premières générations du babyboom arrivent aux âges où la perte d’autonomie est plus fréquente ?

Présentation :
Cette publication est le résultat d’un projet de recherche de 3 ans mené par le pôle santé- autonomie de l’IPP avec le soutien de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). Ce projet a analysé trois dimensions du maintien des personnes âgées à domicile, peu explorées jusqu’ici :
1/ les trajectoires des personnes âgées en perte d’autonomie
2/ l’aide apportée par l’entourage
3/ les disparités territoriales

Enseignements clés :
Le rapport confirme et détaille, pour chacune des trois dimensions précédemment citées, les conditions à réunir pour réussir le virage domiciliaire

1/ Les personnes accueillies en établissement sont très hétérogènes. Parmi elles, les plus jeunes sont plus souvent isolées socialement et fragiles économiquement. Comment vieillir à domicile sans entourage ni ressource pour rémunérer des aides à domicile ? Pour celles dont le degré de perte d’autonomie est élevé, vieillir à domicile plutôt qu’en établissement nécessiterait des aides bien plus importantes et diverses que celles fournies actuellement aux personnes vivant à domicile.

2/ L’aide de l’entourage, que l’on appelle “aide informelle” n’est ni évidente, ni gratuite, ni inépuisable. Les projections du nombre de personnes âgées et d’aidants potentiels montrent que cette ressource pourrait venir à manquer dès les années 2030, notamment pour les hommes âgés qui seraient de plus en plus nombreux à n’avoir ni conjoint ni enfant, et principalement du fait de la baisse de la descendance.

3/ Les budgets des conseils départementaux, qui financent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), sont inégaux et contraints. Cela contribue à réduire leurs marges de manœuvre dans le financement de l’APA et les conduit à répondre en priorité aux demandes les moins évitables : celles des personnes en établissement, des personnes les plus défavorisées économiquement ou isolées socialement. Il est à craindre que sans progression de leur enveloppe budgétaire, les départements les plus contraints financièrement accentuent ces priorisations, au détriment de la couverture de l’ensemble des besoins.

Autrices :
Delphine Roy, responsable du pôle “santé et autonomie” à l’IPP
Amélie Carrère, économiste senior IPP, chercheuse affiliée à l’INED
Léa Toulemon, économiste senior IPP

Partenaires :

avec le soutien de la CNSA

Données et méthode :
Cette étude repose sur l’analyse des données du dispositif d’enquêtes « CARE » produit par la Drees (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques)

Données sous-jacentes

base départementale avec des données de 2016 à 2020

base départementale sur une année seulement

Publications et communications associées :

Dans le cadre des rendez-vous de la recherche sur l’autonomie organisés régulièrement par la CNSA, les chercheuses de l’IPP ont présenté l’avancement de leurs travaux au cours des webinaires suivants :

Mise à disposition des données