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(Résultats) Ménages – L’impact de la crise et des mesures budgétaires 2020-2021

Dans le cadre de la conférence en ligne du 16 novembre 2020, l’Institut des politiques publiques (PSE/GENES), co-organisateur de l’événement avec le CEPREMAP, présente ses travaux relatifs à l’impact sur les ménages de la crise et des mesures budgétaires 2020-2021.

Les autres résultats détaillés par l’IPP et le CEPREMAP sont également disponibles sur ce site : l’impact sur les entreprises (par L. Bach, N. Ghio, A. Guillouzouic et C. Malgouyres) et une analyse macroéconomique (par T. Brand).


L’impact sur les ménages

Le choc négatif sur le revenu national a touché de façon inégale les ménages français : les actifs les plus modestes sont plus susceptibles de travailler dans des secteurs qui ont vu une baisse forte de leur valeur ajoutée. La possibilité de télétravailler est plus importante à mesure que l’on s’élève dans la distribution des salaires. De plus, les fins de contrats courts ou l’intérim sont plus concentrés parmi les bas salaires et en particulier les jeunes actifs.

Les mesures d’aide d’urgence ont permis d’atténuer ce choc de revenu pour les ménages. Les aides exceptionnelles aux bénéficiaires des aides sociales ont ciblé les ménages les plus modestes, et le fonds de solidarité pour les entreprises, en apportant une aide forfaitaire aux indépendants, a contribué à soutenir plus fortement les ménages les plus modestes en proportion de leurs revenus. Le dispositif principal (en montant) est l’activité partielle. Les dépenses au titre de ce dispositif sont tout d’abord croissantes en fonction du revenu disponible des ménages, du fait de la faible part des revenus d’activité dans les ressources des ménages les plus modestes, puis décroissantes, les ménages les plus aisés ayant des taux moyens d’activité partielle plus faibles. En revanche, la « perte de revenu » induite par le passage à l’activité partielle est faible pour les ménages les plus modestes, du fait d’un taux de remplacement de 100 % au niveau du SMIC. Cette perte augmente tout d’abord avec le revenu disponible, pour ensuite baisser du fait de la moindre utilisation de l’activité partielle pour les ménages les plus aisés.

Les mesures socio-fiscales dans le budget 2021 sont plus limitées. La baisse de la taxe d’habitation pour les 20 % des ménages non encore exonérés va bénéficier, sans surprise, aux 20 % des ménages aux plus hauts revenus. Mais l’incertitude reste encore forte d’une part sur la répartition des mesures d’activité partielle déjà budgétées, et d’autre part du fait des changements que peuvent connaître ces mesures socio-fiscales en fonction de l’évolution de la crise sanitaire.

D’une façon générale, nos connaissances de l’impact sur les inégalités de la crise restent encore très incomplètes à ce jour, notamment sur les pertes d’emploi et le non-emploi des nouveaux entrants sur le marché du travail. Elles feront l’objet de travaux ultérieurs.


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