Projet

Inégalités face au vieillissement : espérance de vie, besoins de soins et réformes de l’État-providence (PENSINEQ)

Le principal objectif scientifique de ce projet est de documenter la manière dont les inégalités en matière de vieillissement – entre riches et pauvres ou entre hommes et femmes – ont évolué au fil des dernières générations, et la manière dont les politiques publiques confrontés à des problèmes de soutenabilité financière ont contrecarré ou accentué ces tendances. Ce projet repose sur l’analyse des données et des réformes de 5 pays d’Amérique du Nord, d’Europe du Nord et de l’Ouest : le Canada, la France, l’Allemagne, la Suède et le Royaume Uni. Ces pays ont été soigneusement sélectionnés pour nourrir cette comparaison de contextes très différents au niveau du marché du travail, du système de retraite, des politiques publiques de solidarité.

Le projet est soutenu par un financement dans le cadre du JPI MYBL par les organismes de financement nationaux suivants : ANR, DfG, ESRC, FORTE, CIHR

Présentation du projet

Contexte

Dans la plupart des pays de l’OCDE, l’espérance de vie à un âge avancé a fortement augmenté au cours des dernières décennies. Toutefois, ces gains d’espérance de vie ne sont pas répartis de manière égale. Il existe une grande hétérogénéité dans l’espérance de vie au sein des générations en fonction du genre et du statut socio-économique.

L’augmentation de l’espérance de vie a exercé une pression énorme sur les politiques publiques de solidarité, en particulier sur les systèmes de retraite par répartition. En conséquence, la plupart des pays ont introduit des réformes visant à promouvoir l’allongement des carrières professionelles, notamment en augmentant l’âge de départ à la retraite, et/ou en réduisant les niveaux de remplacement fournis par le système public de retraites et en encourageant de plus en plus l’épargne-retraite privée. Dans le même temps, de nouvelles politiques en matière de santé et de prise en charge de la perte d’autonomie ont été mises en place pour faire face au nombre croissant de personnes nécessitant des soins de longue durée. Si ces réformes sont largement motivées par la volonté de rééquilibrer le financement des systèmes traditionnels de sécurité sociale, elles négligent souvent des implications importantes et potentiellement négatives en termes d’inégalité, à travers plusieurs dimensions comme l’éducation, le revenu, le territoire, l’âge et le genre.

Objectifs de la recherche

Le principal objectif de la recherche est de documenter la manière dont les inégalités en matière de vieillissement en bonne santé ont évolué d’une génération à l’autre, et la manière dont les politiques publiques visant à renforcer la soutenabilité budgétaire des systèmes de protection sociale ont contrecarré ou accentué ces tendances.

Méthode et données

Le projet s’appuiera sur des données et des réformes menées dans cinq pays (Canada, France, Allemagne, Suède et Royaume-Uni). Ces pays englobent l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et la Scandinavie et comprennent donc un large éventail de configurations sur le plan du marché du travail, de la sécurité sociale et du système de retraites.

En documentant les inégalités de vieillissement, ce projet vise à observer quelles caractéristiques (éducation, sexe, lieu de résidence, profession, revenu et richesse) ont un effet sur ces inégalités. Des recherches récentes (Case et Deaton, 2015 ; Chetty et al., 2016) ont souligné l’importance d’examiner les différents facteurs à l’origine de ces inégalités liées au vieillissement afin de mettre en lumière les mécanismes possibles de leur formation.

Il est désormais possible de répondre à ces questions grâce à l’accès récent à de nouvelles vagues de données, complètes et précises, notamment des données administratives, à la suite d’enquêtes de grande qualité menées auprès des ménages. Ce projet s’appuiera largement sur ces données, qui ont jusqu’à présent rarement été exploitées dans le cadre d’une comparaison entre pays. Trois types de sources de données seront notamment exploités.

Premièrement, les données administratives (sécurité sociale ou données fiscales) contenant des informations détaillées sur les revenus et appariées avec les données des registres de décès ont été essentielles pour obtenir de nouveaux résultats sur l’évolution des inégalités en matière de mortalité. Deuxièmement, les enquêtes sur le vieillissement (SHARE, ELSA) sont désormais reliées à de nombreuses sources administratives et offrent suffisamment de millésimes pour estimer les changements entre les générations dans un certain nombre de dimensions. Enfin, de nouvelles enquêtes ou données de recensement comportant des focussur les soins de longue durée (par exemple, CARE pour la France ou Microcensus en Allemagne) peuvent offrir de nouvelles perspectives sur la manière dont les changements récents dans les besoins de soins peuvent affecter différemment les personnes âgées.

Première partie : tendances récentes en matière d’espérance de vie et de vieillissement en bonne santé

L’objectif global est de dresser un tableau plus complet et plus varié des tendances récentes en matière d’inégalités liées au vieillissement dans les pays d’Amérique du Nord et d’Europe.

Premièrement, les chercheurs documenteront les inégalités en matière d’espérance de vie, de vieillissement en bonne santé et de besoin de soins de longue durée entre les générations et les pays. Ils s’appuient sur un récent courant de littérature qui a exploité de nouvelles données pour produire des estimations fiables de l’inégalité de l’espérance de vie en fonction des niveaux de revenus.

Ils ajouteront des données provenant de la France et de la Suède, et effectueront une analyse transnationale.
en utilisant les estimations disponibles au Canada, en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis. Ils ont ainsi la possibilité de comparer l’évolution des inégalités de mortalité au fil du temps dans les différents pays.

La mortalité n’est toutefois qu’un aspect des inégalités liées au vieillissement. Les chercheurs ont pour objectif de fournir des informations supplémentaires sur l’espérance de vie en bonne santé en utilisant des données à l’échelle de l’UE et des enquêtes supplémentaires en France et en Suède.

Deuxième partie : effets redistributifs des politiques actuelles

Les chercheurs examineront les implications des politiques actuelles du point de vue de la redistribution.
Leur objectif est d’exploiter les réformes des retraites au Royaume-Uni, en France et en Suède pour décrire comment ces changements ont affecté différemment les individus selon leur genre et leur milieu socio-économique.

Le relèvement de l’âge de départ est l’un des principaux moyens utilisés par de nombreux gouvernements pour faire face à la pression exercée sur les finances publiques par le vieillissement de la population.

Pour compenser la baisse de générosité des pensions publiques, certains gouvernements – par exemple au Canada et au Royaume-Uni – ont introduit des réformes visant à encourager l’épargne privée. Ces réformes sont susceptibles d’accentuer les inégalités de niveau de revenus à la retraite. Les chercheurs étudieront les inégalités dans le cadre des systèmes de retraite privés, l’effet des réformes récentes telles que l’inscription automatique au Royaume-Uni, et les effets potentiels en termes d’inégalités de revenus à la retrait.

Troisième partie : inégalités dans l’accès aux soins de longue durée

Des recherches récentes ont également commencé à mettre en évidence le fait que les besoins en matière de soins, le recours aux soins formels ou fournis par des aidants sont largement influencés par le milieu socio-économique. Les chercheurs enrichiront ce corpus de recherche en analysant l’impact des réformes sur les inégalités en matière de soins au Canada et en Allemagne. Pour cette question, il est essentiel de se concentrer sur l’interaction entre le système des pensions, l’aide informelle et les établissements de soins de longue durée.

Calendrier

Ce projet a débuté en juin 2021 et durera 36 mois. Vous trouverez ci-dessous la liste et le contenu des temps forts de ce projet.

28 mai 2024 : Conférence finale – Paris

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> Enregistrements

15 novembre 2023 : Londres

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Mai et juin 2022 : Stockholm

The Importance of Income Concept for the Measurement of Inequality in Life Expectancy, by Antoine Bozio, Ander Iraizoz, Simon Rabaté and Maxime Tô.The welfare impact of introducing a universal earnings-related pension, by Lisa Laun, Marten Palme and Johannes Hagen.Differential Mortality and Redistribution in the French Pension System by Aurel Mélard, Simon Rabaté and Maxime Tô.Increasing disability benefits: selection and labor market effects, by Peter Haan and Julie Tréguier.Ethnic disparities in pension saving, before and after automatic enrolment, by Laurence O’Brien, Jonathan Cribb and David Sturrock.

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Décembre 2022 : Réunion en ligne

Duration of widowhood by Julie Tréguier (DIW, Germany)Effect of DI Reform par Annica Gehlen (DIW, Germany)

Septembre 2022 : Venise

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Mars 2022 : Réunion en ligne

Märten Palme (Université de Stockholm, Suède)Augmenter l’emploi et les soins familiaux ? A structural analysis of pension and long-term care policy reforms, par Björn Fischer (DIW Berlin, Allemagne) et Thorben Korfhage.

Novembre 2021 : Réunion en ligne

Effect of the rise in State pension age to 66 on employment in UK par Laurence O’Brien (IFS, UK) Jonathan Cribb, and Carl Emmerson.Responses to unexpected and permanent changes in pension income par Peter Haan (DIW Berlin, Germany), Sebastian Becker, Hermann Buslei, Johannes Geyer.

Juin 2021 : Réunion de lancement

Le projet PENSINEQ et l’organisation JP-demographics par Antoine Bozio (IPP, France)

 

Partenaires

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Chercheurs de l’IPP impliqués dans ce projet

Patrick Aubert, Mahdi BenJelloul, Antoine Bozio (PI), Ander Iraizoz, Nolwenn Loisel, Aurel Mélard, Delphine Roy, Simon Rabaté, Audrey Rain, Maxime Tô

Ce message est également disponible en : Anglais